Par Gilles Lapointe
Février 2017
Les poissons témoignent de la richesse de notre patrimoine naturel et de l’état de santé de notre lac. La faune aquatique du lac est diversifiée et comporte plus d’une quinzaine d’espèces de poissons.
Les espèces les plus communes sont : achigan à grande bouche, achigan à petite bouche, barbotte brune, crapet de roche, crapet-soleil, méné jaune, méné rouge, meunier noir, mulet perlé, ouitouche, naseux de rapides, perchaude, ouananiche, touladi et omble moulac. (Référence 1) Des prises de truite arc-en-ciel, d’ombles de fontaine et de brochet du nord (ou de maskinongé) ont également été rapportées
La qualité de la pêche s’est détériorée au cours des dernières années en raison de la turbulence et de la hausse de la température de l’eau et en raison de la disparition de grands bancs de minuscules perchaudes qui pouvaient être observés en surface dans les zones les plus profondes du lac. Le braconnage (pêche en période interdite, taille légale non respectée, non-respect de la limite de possession), les techniques de pêche et de manipulation inappropriées, la dégradation des frayères, l’intensité de la pression de pêche et la présence de guides de pêche avec leurs clients gourmands expliquent également cette détérioration. L’ensemencement de remplacement est une solution à court terme à cette détérioration.
Au début du siècle dernier, la principale espèce retrouvée dans le lac était l’omble de fontaine (truite mouchetée). Afin de soutenir leur population, des ensemencements gouvernementaux ont été effectués aux cours des années trente et quarante. Les ensemencements se sont poursuivis aux cours des années soixante et soixante-dix.
L’espèce est mal adaptée aux conditions actuelles du lac (baisse de la clarté et de l’oxygénation de l’eau, hausse de la température, etc.)
Les derniers ensemencements au cours des années 2000 se sont d’ailleurs avérés infructueux.
Le touladi (truite grise, truite de lac )a été ensemencé pour la première fois dans les années cinquante et de nombreux ensemencements ont également été effectués par le gouvernement du Québec dans les décennies suivantes. Par la suite, les principaux ensemencements ont été effectués par l’APEL au cours des années 2000. L’espèce est bien adaptée aux conditions du lac (eau froide en profondeur) et se reproduit. La reproduction est par contre faible en raison de la détérioration des frayères occasionnée par les vagues des embarcations et la présence de poissons prédateurs. La majorité des touladis du Québec se nourrit principalement de ménés et d’éperlans. C’est pour cette raison que le gouvernement du Québec a procédé à l’ensemencement d’éperlans arc-en-ciel dans le lac au cours des années soixantedix. L’éperlan est d’ailleurs présent dans des lacs voisins ( Tremblant, Nominingue, Ouareau, Archambault, Des Écorces et Chaud). Ces ensemencements n’ont pas été fructueux et ne tenaient pas compte d’une des caractéristiques importante de la population de touladis (et des autres ombles) du lac est que le touladi se nourrit très peu de poissons mais se nourrit principalement d’insectes, de zooplancton, de minuscules poissons, de nymphes, de larves et de crustacés.
Les touladis du lac ont une croissance lente et pèsent entre un et trois kilos. La capture au lac de spécimens de plus de quatre kilos est maintenant très rare.
La longueur minimum permise est de 55 cm et la limite de prise et de possession est de deux poissons. La saison s’étend du 22 avril au 11 septembre 2017.
La ouananiche est en fait la même espèce que le saumon de l’atlantique sauf qu’elle ne migre pas vers l’eau salée pour frayer. C’est pour cette raison qu’elle est souvent appelée saumon d’eau douce.
C’est notre plus spectaculaire poisson sportif.
Les premiers ensemencements par le gouvernement remontent à 1971 et le dernier ensemencement a eu lieu en 1989. Les piscicultures commerciales de ouananiches sont rares et sont éloignés de notre région et le gouvernement ensemence rarement des lacs situés hors des parcs et réserves.
La ouananiche de notre lac se reproduit et le gouvernement du Québec a désigné la frayère du ruisseau Boisseau comme sanctuaire de pêche et la pêche y est interdite en tout temps.
La population de l’espèce est en baisse et la taille moyenne des ouananiches capturées est de moins de 2 kilos. Les captures de ouananiches de plus de 3 kilos sont maintenant très rares.
La limite de prise et de possession est de trois poissons et la saison s’étend du 22 avril au 11 septembre 2017.
Cette truite a principalement été ensemencée au lac dans les années quatre-vingt et plus dernièrement en 2015.
C’est une espèce agressive qui nuit aux autres populations du lac.
L’APEL avait déjà voulu ensemencer cette espèce en 2002 et la demande de permis avait été refusée par le
gouvernement du Québec pour les raisons suivantes : …l’ensemencement de la truite arc-en-ciel va à l’encontre de nos objectifs de conservation des espèces indigènes puisque c’est un prédateur et un compétiteur efficace qui risque d’affecter sérieusement les autres populations résidentes de salmonidés. Il est à noter que le lac Des Trois
Montagnes(Simon) est un lac exceptionnel car la ouananiche s’y reproduit……la présence de la truite arc-en-ciel pourrait compromettre la survie des alevins de ouananiches en plus d’augmenter la prédation et la compétition pour la nourriture avec le touladi…..Aussi, il est important de ne pas perpétuer les erreurs du passé par notre ignorance et notre insouciance. Nous tentons, au fur et à mesure que nos connaissances augmentent, de prendre les meilleures décisions pour préserver nos salmonidés indigènes. (Référence 2).
L’ensemencement de 2015, n’ayant heureusement pas donné de résultats concluants, ne sera pas répété.
L’omble moulac , également appelée truite moulac, est issue du croisement du touladi mâle avec une omble de fontaine femelle.
L’ensemencement de moulacs a débuté en 2007 et le dernier ensemencement remonte à 2013.
C’est un poisson ayant un comportement semblable au touladi. Il se tient par contre généralement en moins grande profondeur et tolère une température d’eau plus élevée.Sa pêche en été en est donc facilitée.
Son apparence est semblable au touladi mais elle possède une queue moins fourchue. La seule façon de l’identifier positivement est de compter les projections de l’intestin en forme de doigts : 65 à 85 pour une moulac et de 93 ou plus pour un touladi.
La reproduction au lac n’est pas confirmée. Il est à noter qu’il fort possible que les moulacs ensemencées dans notre lac au cours des dernières années étaient stériles.
La longueur minimum permise est de 55 cm et la limite de prise et de possession est de deux poissons. La saison s’étend du 22 avril au 11 septembre 2017.
La croissance de l’espèce est rapide et représente le choix privilégié pour le remplacement des poissons capturés. Les captures pèsent généralement entre un et deux kilos.
L’APEL compte privilégier cette espèce pour l’ensemencement.
Achigan à petite bouche
Barbotte brune
Crapet de roche
Crapet soleil
Perchaude
Méné rouge
Meunier noir
Méné jaune
Mulet perlé
Ouitouche
Naseux des rapides
Références
1- Observations personnelles et Inventaire réalisé par le Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, le 6 septembre 1991.
2- Louise Nadon, biologiste, Direction de l’aménagement de la faune des Laurentides, le 19 septembre 2002.