L’érosion des berges est un phénomène naturel sur tous les cours d’eau et lacs causé par les courants, la variation du niveau d’eau, les vagues et l’action de la glace. L’érosion des berges peut être accélérée par les activités de l’homme dans certains cas. La circulation nautique motorisée fait partie de ces activités qui peuvent contribuer à accélérer l’érosion naturelle des berges.
Au cours des deux dernières années, des études scientifiques ont mis en évidence que les vagues substantielles produites par les pratiques de navigation de type « wakesurf » et « wakeboard » de plus en plus populaires sur les lacs du Québec et la puissance des moteurs qui ne cessent de croître entrainaient une remise en suspension des sédiments et une érosion accélérée des berges.
En juin 2014, l’étude réalisée par Yves Prairie, PhD et Sara Mercier-Blais de l’UQAM a démontré que la vague de surface générée par les pratiques de « wakesurf » et « wakeboard » avaient besoin d’une distance d’au moins 300 m de part et d’autre de l’embarcation (600 m de largeur au total) avant de perdre son énergie et ne plus avoir un impact minime d’érosion des berges.
En novembre 2015, Sébastien Raymond, PhD de l’Université Laval, a démontré que les pratiques de « wakesurf » et « wakeboard » impactaient la colonne d’eau et remobilisaient les sédiments de fond jusqu’à 5 m de profondeur. Ces deux études scientifiques sont un premier pas important dans la compréhension des impacts des embarcations motorisées. Beaucoup d’éléments et conditions restent à explorer afin d’avoir un portrait complet de l’impact des vagues sur les berges.
Afin de réduire la production de vagues, la remise en suspension des sédiments, et l’érosion des berges, il est recommandé selon ces études:
À ce sujet, il est important de noter que notre code d’éthique et de comportement nautique recommande aussi de limiter la vitesse à 10 km/h à moins de 100 m des berges pour tous types de bateaux et d’activités nautiques et de naviguer en position non cambrée afin de réduire la production de grosses vagues et les risques d’accidents.
Tenant compte des résultats de ces deux études scientifiques et de la dimension de notre lac en termes de largeur et de profondeur, le CA de l’APEL recommande aux usagers de wakesurf et wakeboard de pratiquer leur sport dans les parties les plus larges du lac, à plus de 300 mètres du rivage, pour limiter l’érosion des berges.